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Ou comment « travailler avec conviction sans perdre de vue ses valeurs ? » Le numérique est omniprésent ce qui n’est pas sans conséquence sur le climat. Toutes les heures entre 8 et 10 milliards de mails sont envoyés dans le monde, 180 millions de recherches sont effectuées sur Google. Une donnée parcourt en moyenne 15 000 km pour arriver à destination. La pollution numérique représente 4 % des émissions totales de CO2.

Fort de ce constat, seriez-vous capable de vous passer de technologies ? Pourriez-vous exercer une profession qui va à l’encontre de vos valeurs ? Quels efforts accepteriez-vous de fournir pour réduire votre impact sur Terre ? Comment faire pour que notre « empreinte carbone » ne soit pas indélébile ? Comment réduire notre consommation énergétique et l’usage de combustibles fossiles ?

 

Connaissez-vous les TIC ?

TIC

(Source : Pixabay – MOCHO)

Les « TIC » désignent les Technologies de l’Information et de la Communication, ce terme générique regroupe l’ensemble des techniques liées :

  • à l’informatique et aux équipements de réseau (Wi-Fi, ADSL, fibre, etc.) ;
  • à l’audiovisuel ;
  • au multimédia ;
  • à la téléphonie.

Les TIC sont partout, dans vos mails, dans les réseaux sociaux, dans vos achats. Le multimédia a toutefois eu ses effets positifs. En rendant possible le travail à la maison (le télétravail), il a contribué à limiter les trajets en voiture domicile/travail. Mais connaissez-vous vraiment le revers de la médaille ? Les TIC sont responsables de l’augmentation sensible de la pollution numérique.

 

L’impact des TIC sur la pollution numérique

Selon l’ONU, environ 5 milliards de personnes surfent sur « la toile » en 2020. La quasi-totalité de la population devrait avoir un accès régulier à Internet d’ici 2035. Cela pose tout de même un problème de taille ou devrais-je dire de poids. Eh oui, car toutes ces données doivent être stockées sur des serveurs. L’ADEME nous précise que le secteur informatique est responsable à hauteur de 2 % de la production mondiale d’électricité. La pollution numérique représente tout de même l’équivalent de la pollution engendrée par l’aviation civile. Selon les statistiques, ce pourcentage devrait augmenter de près de 80 % en moins d’un an. Le bilan carbone est lourd et continue à prendre de l’importance.

Nous laissons une empreinte indélébile sur la planète en produisant des gaz à effet de serre (GES) insoupçonnés. Les chiffres de cette « pollution numérique » sont probants :

  • 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent des data centers. Véritable lieu de centralisation des données, Celui-ci regorge de serveurs, de routeurs, de firewalls et bien d’autres appareils électroniques. La consommation électrique de ces centres peut varier de quelques kilowattheures à plusieurs dizaines de mégawattheures, selon la taille de la structure ;
  • 28 % de pollution en dioxyde de carbone sont générés par les infrastructures de réseau. Pour fonctionner le réseau nécessite l’usage de câbles et des fibres optiques dans lesquels des ondes circulent, ou indirectement par le Wi-Fi, l’ADSL ;
  • 47 % d’émission de GES sont engendrés par l’utilisateur lui-même, friand d’équipements informatiques (ordinateurs, tablettes et smartphones, etc.) et d’objets connectés en tout genre (enceintes connectées, GPS, etc.).

 

Comment puis-je réduire la pollution numérique sans perdre en confort ?

Non, vous n’allez pas être obligé de poser immédiatement votre démission ou de vendre vos objets informatiques ! Du moins, pas tout de suite. Heureusement, il existe des solutions dont certaines sont très simples à réaliser. Chaque personne peut apporter sa pierre à l’édifice pour construire un avenir plus vert. Mais, je ne vais pas vous mentir en vous disant que cela passera forcément par un changement de mentalités et d’habitudes.

 

La sobriété

Il m’est impossible de ne pas vous citer l’association négaWatt, connue notamment grâce à sa phrase mythique « L’énergie la plus économe et la moins polluante est celle qu’on ne consomme pas. »

 

Les équipements

  • éteignez vos équipements informatiques et multimédias, ne les laissez pas continuellement « en veille » ;
  • ne laissez pas votre téléphone portable branché si la charge est complète ;
  • raccordez votre box internet ou votre décodeur TV à une multiprise afin de les éteindre plus facilement pendant vos absences ou votre sommeil.

 

Les mails

  • limitez l’envoi des mails, selon l’ADEME « 33 mails de 1 Mo envoyés à 2 destinataires par jour et par personne provoquent la même pollution que plus de 1 000 km parcourus en voiture ». Une astuce simple consiste à réduire le nombre de destinataires et à limiter la taille des pièces jointes. Idéalement, ne répondez qu’à l’expéditeur (et sans la pièce jointe).
  • faites le tri dans votre boîte mail. Plus l’espace utilisé est conséquent, plus vous générez des gaz à effet de serre. Un logiciel antispam est un remède efficace, car là ça devient vraiment du gaspillage au vu du nombre d’« indésirables » reçus par jour !

 

Les recherches

  • entrez directement, depuis la barre du navigateur, l’adresse du site que vous souhaitez consulter (ou enregistrez-la dans les favoris) ;
  • ciblez précisément votre recherche avec les bons mots clés pour limiter le nombre de requêtes. Plus vous recherchez, plus vous consommez. D’ailleurs, même le choix du navigateur est important.

Bon à savoir : certains navigateurs vous proposent d’utiliser vos recherches pour planter des arbres à l’endroit de votre choix (Ecosia) ou à des fins associatives et humanitaires (Lilo). Ainsi, vous faites une bonne action sans même quitter votre bureau ou votre canapé.

 

L’utilisation des ressources et le stockage

  • fuyez les animations flash, elles sont particulièrement gourmandes en énergie. Certaines applications permettent de les bloquer sans gêner la navigation ;
  • préférez stocker vos données informatiques en local (sur votre PC) ou sur un disque dur externe plutôt que sur le « Cloud » afin d’éviter des allers-retours permanents d’informations.

Ces exemples ne servent qu’à illustrer une logique à acquérir. Il est possible d’en imaginer d’autres au quotidien. Par exemple, un document peut être imprimé de préférence en noir et blanc, en recto-verso, en mode « livret », etc. Parfois, vous le faites naturellement, sans même vous en rendre compte ! C’est parfait, vous adoptez la « green attitude » ! Ensemble et avec des gestes simples, nous pouvons agir favorablement pour limiter la pollution numérique.

 

L’achat responsable

Un achat responsable intègre dès l’acquisition la notion de respect de l’environnement :

  • optez pour un matériel labellisé, de type écolabel, l’Ange Bleu, EPEAT ou encore TCO ;
  • préférez un appareil tout-en-un (par exemple, une « imprimante multifonctions ») ;
  • ne remplacez un appareil que si le précédent est en panne ou non réparable ;
  • adaptez votre matériel à vos besoins et vos usages, une simple consultation de mails se fera très bien avec un smartphone et consommera de 10 à 15 fois moins d’électricité qu’un ordinateur de bureau. Un PC portable utilise de 2,5 à 4 fois moins d’énergie qu’un PC fixe ;
  • enclenchez le mode « économie d’énergie » qui réduira la luminosité au bout de quelques minutes d’inactivité ;
  • choisissez un « data green center » qui va compenser sa consommation électrique par une production d’énergie renouvelable.

Bon à savoir : un appareil reconditionné ou d’occasion représente souvent un bon investissement à moindre coût. En plus, il vous est souvent vendu avec une garantie. Vous offrez une seconde vie à cet équipement au lieu de le destiner à la déchetterie. Attention toutefois à vérifier que cet objet ne traverse pas le monde entier pour vous parvenir, l’intérêt écologique serait alors très discutable.

 

Le recyclage

Recyclage

(Source : Pixabay-ElisaRiva)

Nos anciens appareils électroniques, nos « déchets numériques », peuvent encore servir : il faut les recycler ! D’ailleurs, c’est obligatoire ! Vous ne le savez peut-être pas, mais certains des matériaux utilisés pour vos smartphones et tablettes sont rares et précieux et à l’inverse certains autres sont dangereux pour la santé avec la présence de plomb, de mercure, d’arsenic, etc. C’est pourquoi ils nécessitent un entretien particulier.

Vous pouvez soit rapporter vos anciens équipements chez un revendeur en informatique ou en téléphonie, soit les déposer à la déchetterie à l’emplacement prévu à cet effet.

Selon Eco-Emballages, 1 habitant génère 1,68 tonne de gaz à effet de serre (GES) par an. 1 tonne d’aluminium recyclé permet de faire économiser 6,89 tonnes équivalent CO2. C’est aussi 2 tonnes de bauxite en moins à extraire. Ce minerai rare sert à produire ce précieux aluminium. 1 tonne de plastique recyclé évite la création de 2,29 tonnes équivalent carbone, soit 650 kg de pétrole brut ou 7559,5 kWh.

 

Pour rappel : la pollution numérique génère des gaz à effet de serre. Ceux-ci sont naturellement présents à la surface de notre planète. Sans GES, la Terre ne serait pas vivable. La température approcherait les — 19 °C. L’activité humaine et animale (génération de méthane, entre autres), la surexploitation des énergies fossiles (charbon, gaz naturel, fioul, etc.) et des autres minerais rares ont fait croître leur concentration.

Ce sont bien ces gaz carboniques additionnels qui sont néfastes pour notre environnement. Ils provoquent le réchauffement climatique. Les conséquences de ce phénomène sont bien connues, on assiste notamment à la montée progressive des eaux menaçant toutes les populations, sans exception. Pour plus d’informations sur ce nouveau fléau, que seront les réfugiés climatiques, vous pouvez consulter mon article de blog dédié : « Montée des eaux, ces villes qui déménagent. »